47Les passages les plus vifs se trouvent sans doute dans le chapitre « l’Afrique et les pays capitalistes » du volume viii, écrit par l’écrivain, poète et historien nigérian D. Chinweizu (1975). Voir la notice dans le catalogue OpenEdition, Plan du site – Contacts – Crédits – Flux de syndication, Nous adhérons à OpenEdition Journals – Édité avec Lodel – Accès réservé, Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search, Un projet de coopération intellectuelle transnationale d’esprit afro-centré (1964-1999), Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, https://doi.org/10.4000/etudesafricaines.17812, Des acteurs de renom et aux deux-tiers africains, Une procédure de rédaction complexe et rigoureuse, Un point de vue afro-centré et panafricain, Le financement : l’appel à des fonds extrabudgétaires, Diffusion, promotion, valorisation : un résultat nuancé, http://www.unesdoc.unesco.org/images/0018/001840/184049f.pdf, Catalogue des 554 revues. 1 & 2 : 1980 ; vol. Professeur d’histoire au moment de l’indépendance, il fut longtemps directeur du département de Langue et Lettres malgaches de l’Université d’Antananarivo. Unesco launched later other historiographical projects on the same model, which testifies the success of the project. 42Parmi les historiens du bloc de l’Est associés au projet, mentionnons le Soviétique Artem Letnev, de l’Académie des sciences de l’urss, et le Tchèque Ivan Hrbek, co-directeur du volume iii : auteur d’une traduction du Coran et d’une biographie de Mahomet, il est converti à l’islam. De plus, la première version de la postface au volume viii écrite par A. Mazrui suscite en 1997 de vives protestations, notamment de J. Vansina79 et du directeur de l’oua, Dioulde Laya, qui estime : « Le texte est très subjectif au plan scientifique, très erroné au plan politique, et nocif au plan intellectuel. Le Vatican et l’impératrice d’Iran fournissent aussi des financements60. l'histoire de l'Afrique », qui comprend les volumes suivants : 1. Ces 8 — bientôt 11 — tomes qui forment la première encyclopédie de son genre ont été conçus au fil de plusieurs décennies avec des contributions d’experts dans tous les domaines de l’histoire africaine. Il y avait d’ailleurs des frictions entre l’École d’Ibadan et les africanistes de Grande-Bretagne et des États-Unis d’Amérique, qui jugeaient les membres de l’École d’Ibadan insuffisamment objectifs et trop impliqués politiquement. Ainsi en 1993, le projet hga disposait de 643 000 dollars donnés par la Libye56. Ce précédent projet est donc un contre-modèle pour les acteurs du projet hga5. 6 Catherine Coquery-Vidrovitch, Interview, 5 février 2013. Le projet de manuels a une nouvelle fois été entravé, en raison du manque d’argent, et de controverses sur les questions d’esclavage (les historiens d’Afrique du Nord s’opposaient à ce qu’on y mentionne la traite par les Arabes)125. « Ils ne se battaient pas, car c’étaient des universitaires », témoigne Gatera21. 56 CLT/CID/89 : doc. 6 : 1996 ; vol. 34 85 EX/10 Rev. 37 A. M. M’Bow, préface à l’HGA, vol. 36 Ainsi dans le vol. VIII, page de garde ; évaluation de l’HGA, 1992, p. 13. Histoire générale de l'Afrique, tome II : Afrique ancienne. Parmi les avancées qu’a permis le projet hga soulignons l’importance de la collecte des manuscrits et des traditions orales, de l’inventaire d’archives (même s’il semble que dans la rédaction de l’hga, le recours à des sources de première main soit l’exception)127 ; des réflexions méthodologiques (Unesco 1980, I, chap. 59D’un autre côté, le bilan apparaît négatif. 93 CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji. intitulé « participation de l’association des historiens africains au projet d’HGA », 10 mai 1979 ; CLT/CID/157, doc. Cela pourrait s’expliquer par le fait que, selon Patrick Manning, il y aurait eu aux États-Unis « très peu d’attention prêtée au projet »63. 24La participation de Cheikh Anta diop à l’hga a créé des polémiques, notamment par ses positions très radicales sur l’Égypte antique qu’il considérait comme une civilisation négro-africaine. Le respect de cette procédure est attesté par Gatera, qui précise cependant que c’était plutôt le directeur de volume qui en fait déterminait les auteurs des chapitres de son volume, proposant des noms d’auteurs que les membres du comité en général entérinaient. %�쏢 90 HGA : Études et documents, no 5 : La décolonisation de l’Afrique : Afrique australe et corne de l’Afrique, Paris, Unesco, 1981, p. 151 ; H. G. Yesus, « Néo-colonialisme ou décolonisation ? Il n’était pas historien professionnel, il est donc allé trop loin », rappelle Catherine Coquery-Vidrovitch42. », citations pp. 73 CLT/CS/8 : lettre de A. Letnev, février 1973 ; CLT 1982-83 CAB/7/68. AccueilNuméros215Études et essaisL’histoire générale de l’Afrique ... Les années 1960-1970 sont marquées par un intense travail de réappropriation de leur histoire par les peuples africains. Histoire générale de l’Afrique – Vol 2 (PDF) Par Afrikhepri Fondation. Histoire générale de l'Afrique - Volume 2, Afrique ancienne PDF. Malgré le caractère controversé des positions de Cheikh Anta Diop, sa participation au projet ne nuira pas à la reconnaissance de la qualité scientifique de l’ouvrage. Concernant la réception aux États-Unis, P. Manning estime qu’au moment de la parution des livres, un intérêt est apparu chez les historiens afro-américains et peut-être dans la communauté afro-américaine. Pour les articles homonymes, voir HGA. CLT/CPD/DIA/2009/RP/134 : « Pedagogical Use of the General History of Africa », Expert Meeting, L'histoire générale de l'Afrique de l'Unesco Un projet de coopération intellectuelle transnationale d'esprit afro-centré (1964-1999) Unesco's General History of Africa. A. Boahen, chrétien, favorable au christianisme, est soucieux de mettre l’accent sur le rôle des mouvements chrétiens dans le volume qu’il dirige66. D’un côté, les documents d’archives de l’Unesco offrent une image positive : l’accueil a été bon de la part de nombreux historiens et éditeurs103. VIII, chap. 57 Conseil exécutif, 156 EX/10 Rev, Paris, 20 mai 1999, 3.5.3 : « Suivi du projet d’histoire générale de l’Afrique ». 121 Préface à l’HGA par M’BOW, p. 13 ; 156 EX/10 Rev, Paris, 20 mai 1999, 3.5.3 : « Suivi du projet d’histoire générale de l’Afrique » ; et doc. 13-14. ... II est consacrée à la civilisation de l’Égypte ancienne en raison de sa place éminente aux premiers temps de l’histoire de l’Afrique. Il considère qu’« aujourd’hui, […] une grande partie de la coopération régionale ne sert pas les intérêts des pays africains mais ceux des organismes d’aide étrangers, des consultants et des sociétés transnationales » (ibid. D’ailleurs ces mouvements de libération soutiennent et promeuvent le projet, puisque par exemple en 1987, la South West African People’s Organisation (SWAPO) commande pour son siège à Luanda dix exemplaires de l’hga72. En outre Jean Devisse joue avec efficacité le rôle de rapporteur, grâce à ses talents de diplomate17. Le directeur général de l’Unesco a des échanges à ce sujet avec le pasteur Jesse Jackson qu’il rencontre à l’Organisation de l’unité africaine (oua) et ce dernier se montre « très enthousiaste » pour collaborer aux activités de l’Unesco62. Et Edmond Kwam Kouassi, dans un autre chapitre, considère l’onu comme un « impérialiste bienveillant » (ibid. Dans cet esprit, a partir de 1964, l’Unesco a promu la redaction d’une Histoire generale de l’Afrique (HGA), qui a ete publiee entre 1980 et 1999. 61 CLT/CID/89 : lettre de M. Lesueur à Mme Ischinger, 28 septembre 1992 ; aussi : CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. WONDJI. 119 Doc. Pour Jan Vansina (1993), ce serait même « la plus impressionnante aventure de ce siècle ». Et, en avril 1999, c’est à Tripoli que se sont déroulées les cérémonies marquant l’achèvement de l’hga, dans ses versions anglaise, française et arabe, ce qui montre bien la place importante de la Libye dans le projet57. : 716-719). du 8 août 1979, par B. pour promouvoir l’Histoire générale de l’Afrique», une initiative « visant à promouvoir le travail effectué depuis 1964 par l’UNESCO pour réécrire un e histoire de l’Afrique débarrassée des préjugés. Un autre chapitre présente « la contribution de l’Afrique à l’industrialisation de l’Europe » (ibid. A. Ogot ; ce texte est publié dans la brochure Préparation d’une histoire générale de l’Afrique, Paris, Unesco, 1983. 67 CLT/CID/137 : doc. 64En 1999, l’Unesco reconnaît que « l’Histoire générale de l’Afrique est aujourd’hui faiblement diffusée et peu exploitée. Le texte revalorise le passé précolonial de l’Afrique. Mais elles ne joueront pas un rôle actif dans le projet13. Ce projet est représentatif de la forte demande de reconnaissance de son identité du continent à partir des années 1960. Cela a peut-être induit une place importante accordée au phénomène religieux, notamment chrétien, dans l’hga. 36L’Unesco a aussi envisagé de demander des financements à la communauté afro-américaine : « La bourgeoisie riche africaine-américaine a beaucoup de moyens et aimerait faire quelque chose en direction de l’Afrique », observe Monique Lesueur en 199261. 30Enfin, par souci d’un texte afro-centré, certains termes sont bannis, par exemple le terme de « collaborateurs » pour désigner les Africains ayant soutenu les Européens pendant la période coloniale : pour Adu Boahen, ce terme est « eurocentrique » et, depuis la Seconde Guerre mondiale, « péjoratif »48. La première version du chapitre 1 du volume viii écrite par A. Mazrui suscite aussi des critiques car il y juge la France néocolonialiste82. 106 CLT/CID/136 : lettre de Mamadou Seck à DIR/CC/CSP, 16 novembre 1988. 12-14 ; B. « À l’époque, Cheikh Anta Diop était le diable pour les Européens. Dans plusieurs autres pays, comme le Kenya, le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, l’ouvrage est bien accueilli au début des années 1990107. Elle commence avec la préparation d’une version abrégée de l’hga, en huit volumes aussi mais de taille deux fois plus petite. afrique du sud vikidia l encyclopédie des 8 13 ans. La subvention libyenne permet notamment la publication dans les années 1990 de quatre volumes en arabe ainsi que les volumes des versions linguistiques africaines (hawsa, kiswahili). Dans cet esprit, à partir de 19641, l’Unesco a promu la rédaction d’une Histoire générale de l’Afrique (hga). l histoire de l afrique. 14 CLT/CID 4 : mémo Unesco, février 1987 (bulletin pour la presse). : 21). 86 Vol VII, chap. Cette entreprise constitue aussi un témoignage intéressant de la volonté de nombreux Africains de produire eux-mêmes les savoirs sur leur histoire et leur culture. Mais « pour la majorité des chercheurs et étudiants américains sur l’histoire africaine, qui sont blancs, je pense qu’il y avait plus d’attention pour la Cambridge History que pour l’hga ». La première partie du volume examine l’importance accordée par les sociétés africaines à leur passé, et la croissance et l’évolution de l’historiographie africaine, et donne un aperçu général des sources et des techniques. Elle fera connaître les valeurs de la tradition orale autant que les multiples formes de l'art africain. 57Au total, l’hga a été publiée à ce jour en anglais, français, et de manière partielle en chinois, italien, japonais, coréen, espagnol, portugais, et en trois langues africaines : hawsa, kiswahili, pulaar. 3, 26 avril 1972. L'Histoire générale de l'Afrique est une œuvre pionnière, à ce jour inégalée dans son ambition de couvrir l'histoire de la totalité du continent africain, depuis l'apparition de l'homme jusqu'au enjeux contemporains auxquels font face les Africains et leurs Diasporas dans le monde. CLT/CPD/DIA/2009/RP/134, mars 2009, « Pedagogical Use of the General History of Africa », Expert Meeting (doc. Le texte affirme aussi, se référant à Julius Nyerere, que « si nombre de dirigeants du continent adoptèrent le socialisme, ce fut aussi, […] qu’il s’accordait bien avec le mode de vie africain : les Africains n’avaient pas besoin qu’on le leur enseigne, car il était déjà ancré dans leur société traditionnelle » (Unesco 1998, viii : 895-896)76. 88 Vol. Histoire générale de l'Afrique Histoire générale de l'Afrique. Cela atteste en tout cas de la grande liberté d’écriture dont ont bénéficié les auteurs, et ces passages sont un témoignage du courant de pensée tiers-mondiste et anti-impérialiste en vogue chez les intellectuels du Sud dans les années 1970 et suivantes. En revanche, il suscite des réactions parfois critiques des Américains associés au projet. de 1993 intitulé « La situation actuelle des projets et les perspectives de financement ». 31-33. Elle porte donc « un message qui se situe aux antipodes de celui qu’ont transmis les historiens de l’époque coloniale »40. De plus, le texte de l’hga est favorable à l’urss : ainsi le chapitre du volume viii consacré à « L’Afrique et les pays socialistes » est très favorable à cette dernière, soulignant qu’elle a apporté beaucoup de coopération aux pays africains, et, estime-t-il, de manière « désintéressée ». L’ouvrage se veut aussi « le reflet fidèle de la façon dont les auteurs africains voient leur propre civilisation »37 et entend faire « apparaître la contribution des Africains au développement de l’humanité »38. Jan Vansina insiste lui aussi sur le problème des retards, observant que par exemple son chapitre pour le volume v, accepté en 1978, n’a été publié qu’en 1992, quatorze ans plus tard, et déplore le caractère obsolète de nombreux textes à leur publication. A. Ogot. 69 A. GATERA, Interview, 31 janvier 2013. Les difficultés financières ont augmenté à partir de 1984, date du retrait des États-Unis de l’Unesco, ce qui a entraîné une diminution importante du budget de l’organisation, une véritable « crise financière » en son sein (Vansina 1993). Découvrez Histoire de l'Afrique Noire d'hier à demain le livre de Joseph Ki-Zerbo sur decitre.fr - 3ème libraire sur Internet avec 1 million de livres disponibles en web, tablet, and phone. Les retards sont l’un des principaux problèmes : le projet a été lancé en 1964, le délai initial était de dix ans, or ce délai a finalement presque triplé91. ... projet d'histoire générale de l'Afrique étant de faire connaître les cultures et les civilisations des peuples africains à un public aussi large que possible. Dès 1971 s’est produit un fort « accrochage » entre Cheikh Anta Diop et le directeur du volume II, Gamal Mokhtar (Vansina 1993). 65 A. GATERA, Interview, 31 janvier 2013. 26Pour redonner son identité propre à l’Afrique, les efforts des acteurs de l’hga passent notamment par le « rétablissement de la terminologie authentique », dans les noms de lieux ou de peuples ; ainsi, Hottentot est remplacé par Khoi-Khoi, Bushman par San44. 108 CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji. : 961)88, tandis que S. K. B. Asante dénonce « le néocolonialisme que pratique la cee », estimant que « l’accord de Lomé n’est pas un document progressiste […] mais plutôt un nouvel avatar de l’impérialisme ». 102 CLT 1982-83 CAB/7/68 : brochure Préparation d’une histoire générale de l’Afrique, Unesco, 1983, p. 8. par Francois Fronty. Le volume 4 couvre l'histoire de l'Afrique du 12e au 16e siècle. 27Le panafricanisme apparaît clairement dans la structure de l’hga, où plusieurs chapitres sont consacrés à l’Afrique dans son ensemble45. De plus, plusieurs des protagonistes africains du projet sont d’éducation chrétienne : A. Boahen et A. Gatera entre autres ont été éduqués chez les prêtres65. 3Comment, en pratique, un projet collectif aussi ambitieux a-t-il été possible ? À plusieurs reprises dans les documents de l’Unesco et dans le texte des publications réalisées (ibid. La publication de la version arabe s’est heurtée à la difficulté de trouver un éditeur (Vansina 1993). 25 : E. Kodjo et D. Chanaiwa, « Panafricanisme et libération », p. 819. 54De plus, comme l’observe C. Wondji, « certains auteurs accordent parfois peu d’intérêt au travail qui leur a été confié ». du 22 février 1988 : « Grand programme XI : la culture et l’avenir ». L’Histoire de l’Afrique constitue un jalon historiographique important. 10 Archives Unesco (désormais tous les documents d’archives cités viennent des archives de l’Unesco) ; CLT/CID/89 : évaluation de l’HGA, juin 1992. Les retards sont aussi dus à la « lenteur des circuits de communication entre comités et secrétariat, entre membres de ces comités et entre ceux-ci et les auteurs »95, comme l’analyse Christophe Wondji. Duedahl, P., 2011, « Selling Mankind : UNESCO and the Invention of Global History, 1945-1976 », Journal of World History, 22 (1) : 101-133. du 8 août 1979, par B. Le caractère afro-centré de l’entreprise et sa dimension d’engagement politique (liens avec les mouvements de libération africains, affirmations anti-impérialistes dans l’ouvrage) sont le témoignage d’une époque marquée par le tiers-mondisme. 76 Vol. Download Histoire Générale de l'Afrique - Tome 6 PDF EPUB DJVU. II, pp. Certes, l'histoire de l'Afrique nord-saharienne a été davantage liée à celle du bassin méditerranéen que ne l'a été l'histoire de l'Afrique subsa-harienne, mais il est largement reconnu aujourd'hui que les civilisations du continent africain, à travers la variété des langues et des cultures, forment, à des degrés divers, les versants historiques d'un ensemble de. : 26), l’Afrique est même présentée comme « libératrice de l’Europe », avec deux exemples : « Le fln algérien, à l’origine de la disparition de la ive République française et de son instabilité, contribua à l’avènement d’une ve République aux reins plus solides » ; et les revendications de décolonisation des colonies portugaises sont présentées comme étant à l’origine de la Révolution des œillets et du retour de la démocratie au Portugal en 1974 (Unesco 1998, viii : 41-44) : « L’accession de de Gaulle au pouvoir et le renversement de la dictature fasciste et raciste de Salazar au Portugal furent les sous-produits directs du combat anticolonial en Asie et dans le nord-ouest de l’Afrique », écrivent Jean Suret Canale et Adu Boahen (Unesco 1998, viii : 223). 28Le panafricanisme apparaît aussi dans le choix des bornes chronologiques : ainsi pour le volume viii, au lieu de prendre comme début 1939, début de la Seconde Guerre mondiale, le choix s’est porté sur 1935, « parce que pour l’Afrique, la Seconde Guerre mondiale a commencé cette année-là », avec l’invasion de l’Éthiopie par les troupes italiennes (Unesco 1998, viii : 19). L’Histoire générale de l’Afrique est une œuvre pionnière, à ce jour inégalée dans son ambition de couvrir l’histoire de la totalité du continent africain, depuis l’apparition de l’homme jusqu’au enjeux contemporains auxquels font face les Africains et leurs Diasporas dans le monde. 58 CLT 1982-83 CAB/7/68 : lettre de M. Makagiansar au DG, 6 mai 1983 ; CLT/ CS/8 : lettre de M. Makagiansar, ADG/CLT, au DG, 6 mai 83 ; et CLT/CS/11 : plusieurs lettres de la Commission nationale libyenne. Maurel, C., 2010, « L’Histoire de l’Humanité de l’Unesco (1945-2000) », Revue d’histoire des sciences humaines, 1 (22) : 161-198. 70 CLT/CID/157 : doc. La tendance dominante de cette École est le nationalisme et la volonté de glorifier l’histoire précoloniale. A. Boahen, sur les « initiatives et réactions » des Africains49. ), Cambridge, Cambridge University Press. 40Le projet hga a une dimension engagée puisque les mouvements de libération africains reconnus par l’oua y sont associés dès 197370. : 847-853)87. 50 CLT/CID 4 : lettre de Tsegaye Gabre-Medhin, poète éthiopien, conseiller au ministère de la Culture d’Éthiopie, à M’Bow, 29 juillet 1987. 40 A. M. M’Bow, préface à l’HGA, vol. Download Histoire Générale de l'Afrique - Tome 8 PDF EPUB DJVU. 21Le texte de L’histoire de l’Afrique est marqué par l’influence de la « nouvelle histoire africaine » qui revalorise le passé précolonial, perçu comme une sorte d’âge d’or, et qui exalte l’« authenticité » africaine liée au nationalisme. La mise en parallèle de la puissance militaire de l’Ouest africain, comme le Ghana et le Mali, avec les faiblesses de la France capétienne à la même époque, la valorisation du rayonnement religieux du royaume du Congo au xve siècle, de la richesse culturelle du Bénin, de la force d’attraction politique au xviiie siècle en Afrique centrale de l’empire Lunda, en sont des caractéristiques. 27 CLT 1982-83 CAB/7/68 : brochure Préparation d’une histoire générale de l’Afrique, Unesco, 1983, p. 33. 75 HGA : Études et documents no 8 : La méthodologie de l’histoire de l’Afrique contemporaine, Paris, Unesco, 1984 ; 61 : A. Letnev, « L’Afrique de l’Ouest dans l’historiographie marxiste ». Certains intellectuels comme Philippe Decraene (1982 : 38-40) se montreront cependant critiques envers cette nouvelle histoire, estimant qu’elle est au fond « aussi apologétique dans ses formes que celle qu’elle prétend condamner ». » De plus, le document constate une « tendance inquiétante » récemment à une « nationalisation » de l’histoire par les auteurs des programmes scolaires africains, « négligeant les racines communes et les interactions des différentes cultures et civilisations africaines », à l’inverse du projet de l’hga119. 47 85 EX/10 Rev. 112 CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji ; les problèmes de diffusion sont aussi attestés par CLT/CID/89 : évaluation de l’HGA, juin 1992 ; CLT/CID 4 : rapport de mission de Jeanette Coulibaly, 29 juillet 1987 ; CLT/CID 4, document non daté : « Histoire générale de l’Afrique » ; CLT/CID/89 : lettre de M. Lesueur à Mme Ischinger, 4 février 1993 ; C. Coquery-Vidrovitch, Interview. Unesco launched from 1964 the collective writing of the General History of Africa. L’histoire générale de l’Afrique de l’Unesco Un projet de coopération intellectuelle transnationale d’esprit afro-centré (1964-1999) Unesco’s General History of Africa. NOM DE FICHIER: Histoire générale de l'Afrique, tome 2 : Afrique ancienne.pdf, AUTEUR: Unesco. Elle n’hésite pas à critiquer le déroulement du projet et la qualité du travail, et déplore de n’être pas assez associée au projet25. D’hier à demain, Paris, Hatier. 49Le projet HGA a dû surmonter bien des difficultés pratiques pour aboutir. 74 CLT/CS/11 : commentaires de A. Letnev sur le vol. De même, pour éviter de faire apparaître les Africains comme passifs pendant la colonisation, les titres et le contenu de plusieurs chapitres du volume VII insistent, sur l’impulsion de A. A. Ogot, « Introduction », Histoire générale de l’Afrique, vol. For this project, important archival and oral tradition collection was made. %PDF-1.4 Niane, D., 1960, Soundjata, ou l’épopée mandingue, Paris, Présence Africaine. République fédérale d'Allemagne (publié en 1970). 41Des tensions Est-Ouest sont aussi présentes. A Study in Historical Methodology, London, Routledge & Kegan. 48Ce sont aussi certains volumes de la série de publications « Études et documents » publiés dans le cadre du projet hga qui sont très engagés. Certains directeurs de volumes comme A. Boahen ont eu du mal à accepter l’intervention du Comité scientifique international sur le processus de rédaction de leur volume97. 51Une autre difficulté a été le respect de la collégialité. 126 C. Coquery-Vidrovitch, Interview, 5 février 2013 ; CLT/CID/89 : rapport sur les projets d’histoire, décembre 1992, par C. Wondji. : 867). Vansina, J., 1993, « Unesco and African Historiography », History in Africa, 20 : 337-352. Les « nouveaux historiens » de l’Afrique (dont Cheikh Anta Diop) s’efforcent d’utiliser des sources africaines et notamment archéologiques, par réaction à l’utilisation exclusive de sources extérieures comme cela avait été le cas jusqu’alors. 25Les protagonistes de l’hga s’élèvent avec indignation contre les affirmations selon lesquelles l’Afrique ne pourrait pas avoir d’histoire (Unesco 1980, I : préf.). : 51, 1984 : 15-18), revient la citation d’un historien britannique, Hugh Trevor-Roper qui, en 1963, a affirmé que l’Afrique n’avait pas d’histoire : « Peut-être pourrons-nous, plus tard, parler d’une histoire de l’Afrique […]. Vansina, J., 1965, Oral Tradition. Toutefois, pour Manning, « chacune des deux Histoires était influente à sa manière »117. 79 CLT/CID/103 : lettre de J. Vansina à C. Wondji, 15 mai 1997. Noté /5. Au cours du projet, A. Letnev réclame que l’hga mette davantage l’accent sur les aspects économiques de l’histoire de l’Afrique, qu’on réévalue les effets néfastes du travail forcé, qu’on tienne mieux compte de l’historiographie marxiste, et qu’on souligne que la Révolution d’Octobre 1917 avait prôné la libération des colonisés74. Quant aux versions en langues africaines, elles ont posé énormément de difficultés et n’ont finalement pas été réalisées entièrement94. »81. Court Curriculum Vitae : Spécialiste de l’histoire de l’Afrique occidentale au XIXe siècle ; ancien vice-recteur de l’Université de Lagos ; professeur émérite, Département d’histoire à … 54 CLT/CID/89 : évaluation de l’HGA, juin 1992, pp. 13 CLT/CID/89 : évaluation de l’HGA, juin 1992, pp. 12 Ses premiers combats portèrent sur la reconnaissance de la culture et de l’histoire de son pays, contre le silence et l’interprétation imposés par le colonisateur.