La démocratie contre elle-même. Le mouvement de sécularisation se poursuivit, au plan politique, avec l'avènement de la République. Et les Églises ne sont plus contrôlées par l'État dès lors que l'exercice du culte ne nuit pas à l'ordre public. Jusqu’au XI e siècle, ce sont les abbayes – notamment celle de Cluny – qui concentrent l’excellence éducative. L’école constitue un espace singulier, une hétérotopie (Foucault, 1967), caractérisée par une tension interne spécifique entre exclusion par les signes et unification par une éducation morale et civique. Face à ces manifestations, « les écoles doivent rester l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas » (circulaire Jean Zay, 1937). La formation de l’élève-citoyen dans les instances lycéennes : quelles finalités ? Cette tension dévoile une laïcité, s’éloignant un peu plus au fil du temps de son fondement premier, la liberté de conscience dans le respect de l’ordre public et endossant davantage le rôle d’un principe unificateur neutralisant, au point que certains peuvent y voir un dévoiement (Bauberot, 2015). R. (2012). 12Si la Loi de 1905 permet à l’école d’être garante de la liberté de conscience des individus, les pouvoirs publics n’hésitent pas à rappeler la neutralité de l’État et ici le concept de laïcité vient se heurter dans les années 1936-1941 à toutes formes de prosélytismes. Cette orientation affirme l’idée d’une école protectrice et s’éloigne de la loi de 1905 tant sur son sens que sur sa portée. En outre, le mode d'expression religieuse en France et l'existence même de la laïcité font que l'expression publique des cultes catholique, protestant et juif - présents sur le territoire national en 1905 - reste le plus souvent assez modérée. Nouvelles Questions Féministes, vol. Dès lors, l’une et l’autre, dans un État attaché à la liberté de conscience, ne sauraient être placées sous un symbole religieux ». En revanche, les établissements catholiques se montrent extrêmement attentifs à l'esprit de la laïcité : la liberté de conscience et d'expression, la liberté religieuse, la reconnaissance de l'égale dignité de chacun et le refus de toute discrimination. Paris : Grasset. Se pose alors la question de savoir comment aborder ou faire respecter cette laïcité-neutralité en milieu scolaire. L’État entend préciser sa position en cas de prosélytisme caractérisé. 4 Neutralité, ici, dans le sens de s'abstenir de prendre position. Paris : Anthropos. (Art. Peu à peu, la France sort de la civilisation de chrétienté, rêve d'une société entièrement chrétienne dans un État chrétien. Un rôle qu'endossent ainsi les professeurs. (article 2). Principe devenu valeur proclamée, la laïcité est un bon observatoire de ce qui se joue à l’École sur le plan pédagogique et éducatif. 6Une approche des signes religieux et des symboles à l’École entre 1905 et 2015 donnerait à voir les enjeux, les tensions, les dynamiques et les choix opérés dans la prise en charge de cette question de la laïcité au sein des établissements scolaires. Globalement, la conception de Jules Ferry2 (et de Ferdinand Buisson3) l’a emporté. 36Cependant, les évènements meurtriers des attentats de 2015 amènent les pouvoirs publics à « renforcer la transmission des valeurs de la République » (mesure 16), et dans le même temps à trouver des leviers pédagogiques avec un « nouveau parcours éducatif de l’école élémentaire à la terminale : le parcours citoyen » (mesure 3) avec la mise en place en particulier de l’enseignement moral et civique. Rennes : PUR. Ici, chacun, dans un modèle libéral, fait valoir ses droits. René Rémond évoquait la loi de 1959 en disant qu'elle avait réconcilié ce que 1905 avait séparé. Les pouvoirs publics oscillent dès lors entre séparation (1905), conciliation (1989), neutralisation de l’espace scolaire (2004), vivre ensemble (2000-2016) et font émerger un concept de laïcité pluriel (Baubérot, 2015). La vidéo et le podcast du Webinaire « Laïcité à l’école : enjeux et perspectives » sont disponibles. En 1984, l'Enseignement catholique organisa le mouvement qui conduisit à l'abandon du projet du président Mitterrand d' « un grand service public, laïque et unifié de l'éducation nationale ». Ce moment pa… Dans les établissements catholiques, le message de l'Évangile est exposé à tous, comme une proposition, contribuant à l'éducation des libertés, comme le soulignent l'Église elle-même : « Les Écoles catholiques sont fréquentées également par des élèves non-catholiques et non-chrétiens. Education : video, Laïcité à l'école : "Ce qui s'est aggravé, c'est l'ampleur des dérives", analyse Jean-Pierre Obin. La culture dispensée à l'École ne peut faire fi de la dimension religieuse de toute culture. L'établissement, tout en conservant son caractère propre, doit donner cet enseignement dans le respect total de la liberté de conscience. 25Les contextes politiques, sociaux et géopolitiques des années 2000 n’ont pas été sans influence sur la législation en matière de signes religieux à l’École en France. Gallimard : collection Folio actuel. Cette question s'inscrit bien entendu dans le cadre des relations Églises/État au XIXe siècle. Cette prise de position réaffirme dans le même temps des valeurs républicaines : « L’école a pour mission de transmettre les valeurs de la République parmi lesquelles l’égale dignité de tous les êtres humains, l’égalité entre les hommes et les femmes et la liberté de chacun y compris dans le choix de son mode de vie (…) l’État est le protecteur de l’exercice individuel et collectif de la liberté de conscience ». 18Un évènement inquiète les pouvoirs publics, l’histoire "des foulards de Creil", lors que trois jeunes filles voilées se voyant refuser l’accès à leur collège, créent un émoi sans précédent. La constitution confirme l’orientation donnée par les textes de lois précédant à la laïcité, laquelle est envisagée dans le sens de séparation et de neutralité de l’État4, exigence rappelée en 1989 sans que le terme soit explicitement mentionné. Seules comptent la conformité des actes aux règles procédurales. Blumer, H. (1969). L’État et les religions en France. Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires. 15. Pour une pédagogie de la laïcité. Les établissements catholiques participent donc bien à la promotion des valeurs de la République. 39On peut ainsi voir dans la laïcité et sa prise en charge juridique deux modèles en tension de formation du citoyen. Désormais, le cadre législatif exclut l'idée que l'École catholique soit opposée à l'École publique laïque, même si la loi reconnaît le caractère spécifique des établissements catholiques. Ainsi l’élève acquiert-il une conscience morale lui permettant de comprendre, de respecter et de partager des valeurs humanistes de solidarité, de respect et de responsabilité » (Eduscol, 2016). 11Sans être qualifiée explicitement de laïque, cette loi, dans une approche juridique, en fixe les fondements comme principes et conditions d’une société démocratique. 24Ainsi, un signal politique fort fut lancé pour tenter de mettre fin aux controverses sur la laïcité et son application en milieu scolaire : la loi sur le port des signes religieux de 2004, la première de ce type en Europe. L'islam s'installe en France avec une visibilité qui peut gêner la mentalité française. 33Durant cette dernière période, le lien entre l’État, la Nation et la République se voit renforcé : « Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l’école de faire partager aux élèves les valeurs de la République » (loi d’orientation 2005). Une certaine interprétation de la logique républicaine prend alors l’ascendant avec la mise en avant d’un projet commun autour de valeurs universelles supposées partagées qui supplante un modèle multiculturel fédéré autour de règles particulières. Elle définit l’application de la laïcité à l’école. Cette cartographie est le fruit d’une histoire complexe liant des données sociale, politique, géopolitique ayant des répercussions sur la vie des établissements scolaires. C'est son droit et devoir. Valeur ou principe, la laïcité est ancrée juridiquement et dans les mœurs (Buisson, 1887). (2009). Cette dernière vise à former un citoyen universel dans un esprit républicain déjà visible du temps de Durkheim (1903) et qui amène avec lui la nostalgie de la IIIème République. Schmitt, C. (2011). Laïcité et signes religieux à l’école. C'est sur les bancs de l'école de la IIIe République que la laïcité va prendre toute sa dimension. 30Peu à peu, les débats et les rapports ont influencé les décisions prises par la commission Stasi qui a opté finalement pour une laïcité stricte. Avis du Conseil d’État du 10 juillet 1995 sur le rejet du recours en annulation contre la circulaire Bayrou. Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. La laïcité à l’école assure des droits et des libertés aux élèves. L'instruction obligatoire en France n'allait plus être assumée par deux Écoles affrontées, mais par les écoles publiques, d'une part, et des écoles privées associées à l'État par contrat, d'autre part. Les établissements catholiques ne sont donc pas des écoles laïques, au sens où l'on l'entend pour l'École publique. La loi constitue le nouvel outil d’apaisement par rapport au voile et une réponse politique à la montée des partis d’extrême droite suite à l’élection présidentielle de 2002. Nous sommes en présence d’une laïcité libérale (Baubérot, 2009,2015), vue comme un idéal dans un but d’apaisement. Ainsi l'État ne professe aucune religion et est donc laïc. La loi de 1905 peut s’entendre plutôt comme valeur ou plutôt comme principe. En France, nous sommes bien souvent en tension entre deux modèles éducatifs contrairement aux pays nord-américains (Kimlycka, 2001). Cette approche là aussi nous laisse devant deux interprétations. ; Échangeons sur l’article 12 : « Les enseignements sont laïques. Les deux premiers articles de la loi – qui ne prononce pas le mot de laïcité – disent l'essentiel de ce texte fondateur. Alors que l'Ancien Régime se préoccupait peu de l'instruction de ses sujets, en laissant la prérogative à l'Église, les révolutionnaires, fidèlement à la pensée des philosophes du XVIIIe, articulèrent la formation du citoyen à leur instruction dont ils firent une responsabilité régalienne. 9La loi affirme ainsi un ensemble de principes mais ne se prononce pas sur les convictions religieuses. Ce combat pour la liberté de pensée et d'expression se développa avec les philosophes du XVIIIe, opposant les lumières de la Raison à ce qui était considéré comme l'obscurantisme religieux. Pour sa part, l'École catholique ne peut renoncer à la liberté de proposer le message et d'exposer les valeurs de l'éducation chrétienne. L’histoire mal connue de la laïcisation de l’École et de la République : l’histoire d’une méthode Le principe de laïcité est entré dans l’école d’abord par les programmes Sur la loi de 1882 rendant l’instruction obligatoire et l’école publique laïque 1ère thèse : Lors de la laïcisation de l’école publique, plusieurs conceptions de la laïcité se sont affrontées. 22L’exigence de neutralité apparait explicitement dans la circulaire de 1994 publiée par François Bayrou alors ministre de l’Éducation nationale. Guerre discriminatoire et logique des grands espaces. Bibliographie : BAUBÉROT Jean, Histoire de la laïcité en France, Paris, Seuil, 2013. URL: http://journals.openedition.org/edso/2695; DOI: https://doi.org/10.4000/edso.2695, Université de Nantes – ESPE, Laboratoire CREN EA 2661. En effet, la loi du 15 mars 2004, encadrant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, tente le pari d’unifier par une neutralité protectrice, ignorant par la même toutes les croyances, au risque – pour certains sociologues - de fragiliser le lien social qu’on voulait précisément consolider. Aux yeux des républicains, la laïcité est en effet le moyen de soustraire les Français à la tutelle de l’Église. La liberté de conscience prime, dans un souci d’acceptation des particularités et de tolérance. Beaucoup d'évêques faisaient d'ailleurs un devoir pour les parents catholiques d'y inscrire leurs enfants. Alors, comment concilier liberté de conscience, engagement de l’élève citoyen et la nécessaire neutralité de l’École ? Les établissements catholiques ne sont pas, d'un côté, des établissements scolaires, et, d'un autre côte, des lieux d'Église. Les établissements catholiques déploient un projet d'éducation explicitement référé à la vision chrétienne de la personne humaine, réfléchissent leur mode d'organisation à la lumière de la pensée sociale de l'Église, donnent toute sa place au questionnement spirituel en recourant au dialogue entre les diverses traditions et proposent, à ceux qui le souhaitent, une éducation à la foi catholique. 3L’étude des lois et de leurs contextes d’émergence offre un panorama de références multiples qui se superposent laissant un héritage ambigu voire problématique entre une dimension morale visant le juste et une dimension morale visant le bien. Le rapport préconisait " L’examen calme et méthodique du fait religieux, dans le refus de tout alignement confessionnel"(p.22). (1990). Wittgenstein, L. (1921/1993). Des Chartes de la laïcité sont par ailleurs adoptées, en 2007 dans les services publics et en 2013 à l’école. Les enseignants, qui ne sont pas des fonctionnaires, ne sont pas tenus au « devoir de stricte neutralité » et l'École catholique est un espace ouvert à tous, permettant l'expression, respectueuse de chacun, de convictions religieuses. 16La laïcité devient peu à peu un principe constitutionnel affirmant la séparation des églises et de l’Etat, lequel met fin, sur le plan législatif du moins, aux tensions entre les deux France, la France républicaine et la France catholique, même si nous le verrons par la suite sur le plan politique et idéologique, le débat reste toujours d’actualité : « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale » (Art.1, 1946), « Elle (la République) assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. Ce qui aurait pu rester un fait divers prend un relief inattendu dans le contexte géopolitique de l’époque (Révolution Islamique en Iran, crise du pétrole, attentats de 1985, affaire Rushdie…) et le contexte national avec la seconde génération d’immigrés appelant à être reconnue (multiplication des associations, nombreuses manifestations…)5. Le cardinal Lavigerie, archevêque d'Alger, le 18 novembre 1890, invite à accepter la République en « tout ce que la conscience et l'honneur » permettent. Tout en bas de la hiérarchie, les circulaires précisent l'application de ses textes. L'histoire de notre pays est, avant la laïcité, marquée par la sécularisation, une émancipation progressive de la tutelle ecclésiale, dans trois champs : le champ intellectuel, le champ politique et le champ moral. Les diverses responsabilités sont intégrées dans un même projet : « L'École catholique propose à tous son projet éducatif spécifique et, ce faisant, elle accomplit dans la société un service d'intérêt général.[...] Situations de vulnérabilité : paroles, savoirs, pouvoirs - Varia, Éducation(s) et Spiritualité(s) : Conceptualisation, problématisation, applications – Varia, Innovation - Changement : enjeux et méthodes pour la recherche en éducation –Varia, Les difficultés professionnelles des enseignants - Varia, En quoi les différentes pratiques de débats démocratiques, s’appuyant sur les Humanités, peuvent-elles contribuer à lutter contre les inégalités scolaires et sociales ? 45Le premier paradigme relève du modèle identitaire caractéristique des crises périodiques autour de l’Islam, et de son amalgame avec le terrorisme. Les uns persistent à croire qu’à force d’exceptions, on fragilise le principe même de laïcité, en transposant les propos de Gauchet (2002) d’une laïcité contre elle-même. 19Dans ce contexte, les comportements d’une minorité d’élèves cristallisent les controverses diffuses sur la laïcité. Rapport de F. Baroin de mai 2003 : "Pour une nouvelle laïcité", site du club Dialogue et Initiatives. Dans cette configuration, si la part identitaire prend le dessus, la citoyenneté se réduit à la nationalité dans laquelle le pluralisme, fondement de la démocratie et du lien politique (Arendt), tend à laisser la place à une conformité aux normes. Comment les interpréter ? Elle garantit le libre exercice des cultes [...] ». Ils ont la liberté de croire ou de ne pas croire, et ils peuvent s’exprimer librement dans le respect de l’autre. La France de l’intégration. Il faut donc assurément trouver les moyens d'une pédagogie renouvelée. Or la laïcité telle que pensée en 1905 impose avant tout une neutralité de la … The Methodological Position of Symbolic Interactionism. La laïcité, quel héritage ? Le premier est juridique. Dans sa dimension juridique, la laïcité constitue une référence liée à la neutralité qui protège les individus. Excluant fermement tout endoctrinement ou tout prosélytisme, les établissements catholiques refusent de séparer formation humaine et formation spirituelle et d'occulter toute expression religieuse. 14Toutefois, s’affirme une volonté de respecter une ligne de conduite basée sur le compromis avec, d’un côté, une reconnaissance des particularités et de l’autre, le respect du principe de séparation ; le tout ayant pour finalité de créer les conditions d’une école pour tous, mais d’une école protégée des opinions extrêmes et du prosélytisme. (article 1) et « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. Enfin, les événements dramatiques qu'a connus la France en janvier 2015 ont amené la ministre de l'Éducation nationale à décider d'un plan de mobilisation, dont le premier axe est de « mettre la laïcité et la transmission des valeurs républicaines au cœur de la mobilisation de l'École. Dans sa forme extrême, elle peut conduire à un déficit de laïcisation. https://apercuhistorique.blogspot.com/2019/06/histoire-de-la-laicite-l-ecole.html Durkheim, E. (1903/1934). La liberté des Églises tient aussi à leur indépendance financière. Il garantit la liberté de conscience, la liberté de croire, ou de ne pas croire et le choix de sa religion. Sur la morale laïque. La Ligue de l’Enseignement, qui a à cette époque pour président F. Buisson, est un des fers de lance de la laïcisation des institutions : elle parvient à placer la question d’une morale laïque au cœur des débats intellectuels, réussit en 1904 à obtenir l’interdiction d’enseigner pour les membres de … Entre impartialité et laïcité plus ouverte (Baubérot, 2004, 2009, 2015), deux courants principaux se distinguent ici. Le rapport préconise une pédagogie et des enseignements adaptés ainsi qu’une solide formation pour faire face aux particularismes alimentaires et vestimentaires. 17L’importance d’éléments contextuels simultanés va venir réactiver les tensions entre l’État et les religions et cette fois-ci, c’est la « France […], vieille terre d’immigration qui s’ignore » (Schnapper, 1991/1996) qui se réveille. Cette loi d'apaisement et de réconciliation ne s'est pas imposée aisément. 236 pages. Le deuxième glissement est idéologique et politique. Toutefois, le Conseil d’État maintient l’esprit de 1905 en mettant l’accent sur la liberté de conscience (art 10 droits de l’homme et circulaire de 1989) : « le port par les élèves de signes par lesquels ils entendent manifester leur appartenance à une religion n’est pas par lui-même incompatible avec le principe de laïcité, dans la mesure où il constitue l’exercice de la liberté d’expression et de manifestation de croyances religieuses ». Paris : Gallimard. La contrainte en effet comporte une violence morale que le message évangélique et la discipline de l'Église écartent résolument » (Dimension religieuse de l'éducation catholique, 1988). La laïcité est le produit d'une longue histoire de la France. This cartography is the result of a complex history linking social, political and geopolitical data with repercussions on life of schools. Dans un contexte tendu, trois rapports (Obin, Baroin, Debré) et une commission (la commission Stasi) viennent, entre 2003 et 2004, durcir les positions et proposer une loi devenue pour beaucoup nécessaire, malgré les positions divergentes affichées par nombre d’intellectuels (Pena-Ruiz, 2003 ; Obin, 2004 ; Kintlez, 2007 ; Bidar, 2012). Peu à peu, cependant, l'association des établissements privés, essentiellement catholiques, au système éducatif d'un État laïque s'imposa comme un équilibre largement accepté par la Nation. Si juridiquement les choses demeurent limpides, l’interprétation des signes l’est beaucoup moins (Benelbaz, 2011) : le signe est arbitraire nous dit Saussure. (trad. Éducation et sociologie. Histoire de l'école laïque en France. Les lois Ferry ne s'opposèrent pas à la liberté d'enseignement. Comme valeur elle alimente des attitudes de combat ou d’unification autour d’un esprit laïc. Laïcité, 1905-2005 entre passion et raison. Dès 1905, c’est par la voie juridique que la laïcité entre dans l’École inaugurant par là une évolution spécifiquement française. Ainsi, la commémoration de la loi du 9 décembre 1905 entend être un moment qui permette à chacun d'échanger sur ce principe pour le comprendre, se l'approprier et le célébrer comme pilier de la fraternité en France. Jeffrey, D (dir) (2015). La laïcité est une notion bien française, difficilement traduisible dans d'autres langues. Paris : Payot, Grande bibliothèque. Un observatoire de la laïcité est créé le 25 mars 2007, auprès du Premier ministre. La France et ses religions d’État. [Ce projet] repose sur : Des séances du cycle 1 au cycle 3 destinées à faciliter la présentation de la Charte de la Laïcité et sa compréhension. Baubérot, J. 2 Une analyse de contenus sur le modèle d'analyse de Bardin (2007) a été opérée sur les principaux textes juridiques (lois, circulaires, décisions du conseil d'État, commissions et rapports) couvrant la période de 1905 à 2016. - Varia, Éducation thérapeutique du patient. Le vivre ensemble à l’École, basé sur des valeurs partagées, mutuelles et en accord avec la République, demeure la préoccupation majeure des pouvoirs publics. Galichet, F. (2005). Enjeux éducatifs et pratiques des acteurs — Varia, Les effets des pratiques à visée philosophique à l'école primaire et dans l’enseignement spécialisé : du côté des élèves, du côté des enseignants, Accompagner le changement de la maternelle à l’université : un métier émergent ? Tractatus logico-philosophicus. La laïcité au risque de l’autre. Les équilibres trouvés entre les Églises et l'État se trouvent interrogés dans la dernière partie du XXe siècle par l'importance de l'islam en France. Mais l'École catholique n'est pas une École laïque, au sens où cela se comprend pour l'École publique, puisque l'expression religieuse y est possible. L’un relèverait du modèle républicain, attaché et aux droits du citoyen où les intérêts généraux exercent leur suprématie sur les intérêts particuliers. Enfin, l'islam (« les islam », faut-il peut-être dire) n'a pas un mode d'organisation semblable à celui des autres cultes. Pour relever ces nouveaux défis, l'État avait besoin de s'associer à toutes celles et ceux qui avaient des compétences en éducation, dont les maîtres des écoles catholiques. La Laïcité face au communautarisme et à l’ultra-laïcisme, consulté en mars 2016 sur http://www.mezetulle.net, Kymlicka, W. (2001). Canopé met en ligne une ressource à destination des élèves du Cycle 2. Ce double système d'instruction – celui de la République et celui de l'État – a pu conduire au sentiment d'un risque pour l'unité nationale.