Jean-Pierre Azéma a forgé le terme vichysto-résistant pour qualifier ceux qui, après avoir cru dans le régime de Vichy (plus souvent dans la personne même de Pétain que dans la Révolution nationale), s'en sont détachés « sans esprit de retour » et ont rejoint la Résistance. Il s'agit en 3 minutes de trouver le plus grand nombre de mots possibles de trois lettres et plus dans une grille de 16 lettres. Georges Bidault lui succède, comme président du CNR, mais celui-ci ne se réunit plus jamais en séance plénière. Bientôt des grèves pour les salaires éclateront dans certaines entreprises. Dans les maquis, la population est plus spécifiquement jeune et masculine. La consigne est normalement d'abattre les traîtres remis en liberté, elle est souvent appliquée à contrecœur par les résistants, qui ne peuvent toujours oublier que des hommes qui ont « craqué » ont auparavant partagé tous leurs périls. Dès la fin mai 1944, 2 500 hommes se sont rassemblés au Mont Mouchet, en Auvergne. Par exemple, après le débarquement de Provence, le quart sud-est de la France a été libéré avec près de trois mois d'avance sur les prévisions initiales (Lyon : 70 jours[12], Grenoble : 83 jours), en partie grâce à l'action des Forces françaises de l'intérieur (FFI). De nombreux laboratoires clandestins se mettent en place pour produire les explosifs, indispensables. En 1942, Le Populaire, organe de la SFIO de 1921 à 1940, reparaît dans la clandestinité. Ce sont souvent des militants qui n'occupaient pas, avant-guerre, une place centrale dans l'appareil du parti et qui, privés de contact avec le parti clandestin, ont eu l'opportunité de rallier un autre mouvement. Dans ce contexte, la moindre imprudence individuelle peut entraîner assez vite la « chute » de dizaines de personnes. Par ailleurs, des actions comme le sauvetage des Juifs, qui font partiellement échec aux plans génocidaires nazis, n'entrent pas dans une logique militaire. Surgissent alors des problèmes de toutes sortes : motivation très variable de la part des réfractaires pour adhérer à un projet de résistance, difficultés matérielles pour l'approvisionnement, armement insuffisant, mais au cours du temps, un nombre assez considérable de maquis sont créés, au point qu'ils symbolisent, dans une certaine mesure, l'idée même de résistance[réf. Ils sont globalement connus comme les Justes parmi les nations. La population du Chambon-sur-Lignon aura pendant toute la guerre un comportement de résistance non violente qui lui vaudra la médaille des justes de Yad Vashem en raison du nombre important de juifs qui seront cachés et protégés par le village et ses environs. Le premier réseau de résistance universitaire a été fondé par les communistes Jacques Decour, Georges Politzer et Jacques Solomon en septembre 1940. Quelques idées forces guident cette production abondante : sauver la mémoire d'autant plus vulnérable qu'elle porte sur des faits clandestins, honorer les morts, défendre les valeurs de la Résistance[85]. Beaucoup se sont grimés, se sont laissés pousser barbes et moustaches, ou au contraire se les sont rasés. Ainsi, les lettres, la philosophie (en lycée), les arts plastiques, l’éducation musicale, les langues vivantes etc., contribuent, chacune à sa place et à des degrés divers en fonction du thème retenu, à l’encadrement didac-tique et pédagogique de ce concours. Pour cela, procédez comme suit : Il suffit d'une filature ou d'une arrestation pour que les Allemands ou leurs relais français remontent une filière et réalisent à terme de vastes « coups de filet » qui déciment la Résistance. Souvent, le résistant se vieillit s'il est en âge de subir le STO, il prétend être originaire de l'Afrique du Nord déjà libérée ou d'une ville dont l'état-civil a été bombardé. ), Cette lettre remise à Moulin par d'Astier sera confiée à sa sœur Laure Moulin. Elles sont indispensables comme dactylos, et surtout comme agents de liaison - en partie parce que les Allemands se méfiaient moins des femmes, et que les innombrables contrôles d'identité dirigés contre les réfractaires au STO ne les concernent pas. Beaucoup de résistants substituent après la guerre leur nom de combat à leur nom de famille, ainsi Lucien Rachet (Lazare Rachline), Raymond Aubrac ou Serge Ravanel, en partie parce que selon les mots de ce dernier dans ses mémoires (L'Esprit de Résistance, Seuil, 1995), la Résistance fut pour eux une refondation d'identité. Jean Moulin a dû mener un long bras de fer contre Pierre Brossolette ou Henri Frenay pour faire admettre les partis au Conseil national de la Résistance (juin 1943) : les Alliés ne pourraient pas en effet comprendre leur absence. Dans la nuit du 1 au 2 septembre 1944[73], 108 membres du réseau Alliance (et uniquement celui-ci[74]) sont exécutés puis incinérés camp de concentration du Struthoff[75]. Ils doivent parfois subir en silence le désaveu des leurs : Henri Frenay est ainsi désapprouvé très vivement par sa mère lorsqu'il s'engage dans le combat début 1941. À quelques exceptions près, comme celle de Georges Guingouin ou Jean Longhi, les résistants ne songent guère à créer des maquis avant 1943. Les rescapés se regroupent vers la Haute-Truyère. En décembre 1940, un long tract signé des régions parisiennes du PCF et des Jeunesses communistes incite les étudiants à ne pas s'égarer dans le combat frontal avec l'occupant : « Assurer l'indépendance de la France, c'est permettre à ce pays d'être libéré de l'impérialisme britannique [...]. nécessaire] tués au combat, 25 000[76] à 30 000 fusillés[réf. Cette conscience amène à condamner les abus et vengeances personnelles perpétrés sous couvert de résistance : dans une déclaration du 17 février 1944 les évêques de France condamnent officiellement « les appels à la violence et les actes de terrorisme qui provoquent l'assassinat des personnes et le pillage des demeures »[34]. Les différents mouvements ont bien compris l'intérêt de disposer de réseaux de renseignements pour se faire reconnaître et toucher des subsides de la part du BCRA ou des Britanniques. Jean-Pierre Husson et Jocelyne Husson, Association Pour un Maitron des Fusillés et Exécutés, Croix du combattant volontaire de la Résistance, King's Medal for Courage in the Cause of Freedom, Croix de combattant volontaire de la Résistance, Médaille de la Résistance polonaise en France, Médaille des Déportés et Internés de la Résistance, Union des juifs pour la résistance et l'entraide, Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945, médaille commémorative LIBERATION 1939-1945, Médaille de la déportation et de l'internement pour faits de Résistance, Médaille des combattants contre le fascisme, Centre des Opérations de Parachutage et d'Atterrissage (COPA), Officier de l'Ordre de la Couronne Royale (Belgique), Gouvernement provisoire de la République française, Direction générale des études et recherches, https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/robert-masson, Brest Rebelle : Chronique de La Guerre, 1939-1945, https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/base_resistants/detail_fiche.php?ref=2906593, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Liste_de_résistants_en_France&oldid=180069089, Titulaire de la médaille de la Résistance, Liste en rapport avec la Seconde Guerre mondiale, Article contenant un appel à traduction en allemand, Portail:Seconde Guerre mondiale/Articles liés, Portail:Époque contemporaine/Articles liés, Portail:Résistance française/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, Résistante communiste (distribution de tracts). Ils mettent en avant la faillite des partis en 1940 sinon sous la IIIe République finissante, et l'inexistence de la plupart d'entre eux en tant que tels dans la Résistance. Ceux qui ont répondu à son appel sont considérés comme membres de la « France libre » ou résistants de l'extérieur. Cet article exploite un fonds de lettres adressées à la BBC par des correspondants français entre 1940 et 1943 et vise à contribuer au débat sur l’étendue de la résistance en France. Vous savez, lorsque vous ouvrez l’application de téléphone, soit vous vous appelez quelqu’un qui est déjà dans vos contacts, soit vous tapez un numéro dans la partie clavier avec les numéros et les touches * et #. La forme comique de films comme La Grande Vadrouille (1966) élargit la France résistante des héros à des Français moyens et suggère un unanimisme qui sera battu en brèche dès Mai 68 et le départ du Général. Le 18 juin 1940, c'est un personnage de second plan qui prend la … Déportée à. Légion d'Honneur, croix de guerre 1939-1945. Les « gaullistes », avec les organisations des MUR ou de l'ORA, préfèrent garder leurs maquis en réserve pour une action généralisée et concentrer leur activité sur la transmission de renseignements aux Alliés et aux FFL, alors que les maquis FTP prétendent se lancer dans des opérations de harcèlement des forces allemandes et de la Milice. » Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de rendre l’école obligatoire dès l’âge de 3 ans (sauf raisons de santé et exceptions), les parents qui ont choisi l’instruction en famille espèrent un rétropédalage total. Ce sera le « dernier wagon »[42] ou encore "le convoi des 51 otages". Il est dirigé par Georges Beyer, le beau-frère de Charles Tillon. », « le rôle des résistants est-il réévalué en fonction de leur trajectoire politique ultérieure », « non seulement le droit, mais le devoir, le devoir absolu, le devoir impérieux de traduire leur vérité à eux ». La Ligue la plus importante n'est autre que les Croix-de-feu du colonel de La Rocque, la seule aussi à refuser l'antisémitisme, bien plus modérée, et surtout formée d'anciens combattants. Les traîtres, incarnés par Pierre Brasseur dans Jericho (1946) ou Serge Reggiani dans Les Portes de la nuit (1946) ont un visage haïssable et semblent l'exception. Le général Maurice Chevance-Bertin, un des chefs de Combat, évoque dans le titre de ses mémoires ses Vingt mille heures d'angoisse. Malgré tous ces mouvements d’appareil, le résistant de base ignore souvent à quel mouvement il appartient. Le chef de Combat Henri Frenay est surtout connu du monde clandestin comme Charvet, mais il porte également une quinzaine d'autres noms dont Xaintrailles ou Nef - au terme, ainsi qu'il le raconte dans La Nuit finira (R. Laffont, 1975), il finit par signer de son vrai nom juste avant de s'envoler définitivement pour Londres, car il sait que les Allemands ont percé sa vraie identité depuis longtemps. De manière concomitante aux travaux de Robert Paxton sur Vichy, Le Chagrin et la Pitié (1971) pointe le doigt sur l'antisémitisme en France et dénonce la confiscation des idéaux de la Résistance par l'histoire officielle. Il agit avec doigté et fermeté auprès des différents chefs de mouvement pour obtenir leur allégeance à la France libre. Les jeunes communistes à qui l'on confie ces missions ont des scrupules à tuer des Allemands[69]. Un an plus tard, Claude Berri s'inspire d'une figure mythique de la Résistance pour réaliser Lucie Aubrac à la manière des biopics américains. Des communistes et antifascistes allemands[50] et autrichiens ainsi que des personnes originaires des États successeurs de l'Autriche-Hongrie participent également à la Résistance, notamment dans l'organisation Travail allemand. Les intellectuels antifascistes sont nombreux également, autour de Jean Cassou et Boris Vildé dans ce qu'on a appelé le réseau du musée de l'Homme, dont le premier bulletin Résistance est diffusé dès décembre 1940. Ces derniers reçoivent la charge d'unifier tous les courants et mouvementes de la Résistance intérieure, sous l'égide de Londres puis d'Alger. Les communistes renoncent temporairement à ce type d'action trop impopulaire. La Résistance intérieure prend un nouveau départ à la mi-1941, après l'invasion de l'URSS par la Wehrmacht. De par le sort que leur promettaient les Allemands, la clandestinité était pour les Juifs non seulement un attribut de la résistance, mais aussi un moyen d'éviter les rafles. Cela passe par la confection de faux papiers. Beaucoup le payèrent de la déportation, voire de leur vie (comme le père jésuite Yves de Montcheuil, l'abbé Derry, les pères franciscains Corentin Cloarec ou Robert Desmoutier, ou encore le père capucin Augustin Meyer et les cinq Oblats de La Brosse-Montceaux)[35]. Trois services secrets britanniques opèrent sur le territoire français : le Special Operations Executive (Direction des opérations spéciales) créé en juillet 1940 et chargé de l'action, le MI6 (Intelligence Service) chargé du renseignement et. Voilà, je suis débutant, j'ai découvert les variables de chaines et j'ai vu sur un topic (je sais plus lequel) qu'on pouvait faire entrer plusieurs variables à l'utilisateur en indiquand à C le séparateur, j'ai fait un petit code: Les Britanniques en parachutent également des tonnes à destination de leurs réseaux SOE dont l'une des missions essentielles est le sabotage. Jean Moulin s'oppose vivement à cet accord, mais, après sa mort, il est finalement appliqué[23]. En zone Sud, l'ancien royaliste Jacques Renouvin se livre aux mêmes activités pour le compte des groupes francs du réseau Combat. Dès l'année 1941, on peut distinguer parmi les différents groupes de résistance balbutiants deux types d'organisation : les réseaux et les mouvements. La conversion des forces de la Résistance en DI a ses limites. En 1941, une Résistance intérieure commence à se former, incarnée en zone sud par des mouvements créés autour d'Henri Frenay, d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie ou de François de Menthon, indépendamment des agents de la France libre. Moulin fait également état de contacts avec le colonel Groussard, ancien cagoulard, ce qui donne à sa mission un caractère encore plus éclectique. Maurice Tréand, Jean Catelas et l’avocat Robert Foissin rencontrent en ce sens Otto Abetz, l’émissaire d’Hitler à Paris dans son bureau, rue de Lille. À l'instar de Charles Maurras, fondateur de l'Action française pour qui la chute de la République est une « divine surprise »[30], une partie des milieux d'extrême-droite accueillent très favorablement le Régime de Vichy. On y parle le castillan. Témoignages. La population des mouvements de Résistance est surtout citadine. Les pratiques de guérilla sont l'apanage des groupes communistes. Les Allemands capitulent le 8 mai 1945, la légalité républicaine est rétablie, et la page de la Résistance est tournée. Si des résistants peuvent agir de façon isolée, ils sont généralement membre d'un réseau ou d'un mouvement. Un maquis d'antifascistes allemands (principalement communistes) lutte, en Haute Lozère et dans les Cévennes (maquis de Bonnecombe et de Marvejols, puis maquis Montaigne), aux côtés de la Résistance française, à partir du printemps 1943. Dès le 23 juin 1940, le pasteur André Trocmé prononce devant ses paroissiens du Chambon-sur-Lignon son sermon dits des « armes de l'Esprit » qui contient le premier appel à la résistance prononcé sur le sol français[32].